Hérimoncourt

C’est à Hérimoncourt que la famille Peugeot s’est d’abord fait connaître, à la fin du XVIIIe siècle, autour de l’exploitation d’un moulin hydraulique, avant de développer des activités métallurgiques au XIXe siècle. Elles vont progressivement s’étendre géographiquement à l’échelle locale puis nationale. Hérimoncourt est relié, de 1887 à 1932, par un tramway, aux villes de Seloncourt et Audincourt, ce qui fait de toute la vallée d’Hérimoncourt un lieu industriel majeur, avant de décliner progressivement à partir des années 1930. L’ancienne usine Peugeot de Terre-Blanche est devenue le Centre d’archives historiques du groupe Stellantis actuel.

« Mes premières randonnées dans l’Enclave, au début de mai, m’avaient tout de suite conduit du côté d’Hérimoncourt. Il y a là, dans cette vallée du Gland, un établissement industriel construit à la fin des années 1830 par la société Peugeot Frères aînés. On y a fabriqué dès l’origine des rabots, des ciseaux à bois, des moulins à café. Au début de ce siècle, un peu plus de mille ouvriers, à l’aide de forges, de fours et de laminoirs, fabriquaient par centaines de milliers ces mêmes articles de grosse quincaillerie auxquels étaient venus s’ajouter tondeuses, fourches, scies, râteaux. Après 1945, on forgea à chaud avec des marteaux-pilons de deux tonnes, à froid avec des presses de mille à quinze cents tonnes, des clés à molette, des pinces multiprises, des marteaux. Les moulins à café devinrent électriques, les manches des outils forgés furent en plastique. Enfin, depuis les années soixante, on fabriqua des ceintures de sécurité, on effectua la révision des moteurs. Cette usine dite de Terre-Blanche est toujours en activité.

2e partie, Chapitre IV « La Bastille », 1986, p. 118-119