Vallée de la Feschotte

Au nord de Beaucourt, la vallée de la Feschotte est devenue un lieu industriel très important lié à l’entreprise Japy. Il est situé entre Fesches-le-Châtel et Badevel, mais dépend administrativement le plus souvent de Dampierre-les-bois. À l’abandon à la fin du XXe siècle, le lieu a retrouvé une activité industrielle, notamment autour de l’entreprise Cristel, spécialisée dans les articles de cuisson haut-de-gamme, qui revendique l'héritage Japy.

« Un peu avant d’arriver à Badevel, après un virage, on s’arrêta, en pleine campagne : des pâturages, un vallon boisé ceinturant l’horizon. Et puis, sur notre gauche, surgirent des arbres trois hautes cheminées de brique rouge qu’encadraient à droite deux bâtiments dont on distinguait les toits à longs pans que soulevaient une série d’avant-corps recouverts de petits toits à pignons et à demi-croupes, à gauche une longue “caserne” grise à deux étages. L’usine que signalaient seulement, d’où nous étions, ses trois cheminées, était construite au fond de la petite vallée de la Feschotte. C’était l’ancienne Émaillerie Japy, dite du Gros-Pré, construite voici cent ans et définitivement fermée depuis quelques années seulement. Robert C*** ne fit pas d’autres commentaires. On continua vers Badevel, on tourna à gauche et on prit une petite route qui descendait la vallée de la Feschotte jusqu’à Fesches-le-Châtel. Et tandis que nous passions devant l’usine du Gros-Pré, par cette route que j’avais déjà empruntée sans savoir que la meilleure façon de découvrir ce site du Gros-Pré c’était de le voir d’en haut, depuis la route de Dampierre, comme nous venions de le faire, tandis que nous suivions avec la route les méandres de la Feschotte entre des vallons boisés, contournions dans un long virage cette autre usine Japy qu’on appelle la Casserie, Robert C*** me conseilla de revenir à Badevel et d’aller voir, exactement en face de l’ancienne Pendulerie Japy, ou de ce qu’il en restait, la stèle surmontée d’une statue, dressée sur un tumulus, au milieu d’un jardin potager : un Japy était enterré là depuis le début du XIXe siècle. »

2e partie, Chapitre IV « La Bastille », 1986, p. 137