Beaucourt

Frédéric Japy a fait de Beaucourt le lieu emblématique de son activité horlogère à la fin du XVIIIe siècle, évoluant ensuite vers une grande diversité de production d’objets métalliques. Beaucourt accueille aujourd’hui le musée Japy, inauguré en 1986, l’année même de la publication de Mémoires de l’Enclave.

« Je suis entré à la Pendulerie le 5 août 1935. C’était un moment important ! ça oui ! On allait travailler pour 7 heures, il y avait un appel de sirène à 7 heures moins vingt, un à 7 heures moins cinq où le portier fermait la porte, et puis le coup de sirène de 7 heures dans tous les ateliers, pour se mettre au travail. Celui qui arrivait à 7 heures moins quatre, il restait derrière la porte, on ne lui ouvrait qu’à 7 h 05. Et si vous pointiez à 7 h 04, on vous enlevait un quart d’heure. Le premier pas dans l’usine, c’est ça : je suis rentré et à trois mètres de là, c’était la pendule de pointage où on m’a montré un carton blanc avec mon nom et mon prénom, et un numéro. Je devais pointer là le matin, en m’en allant à midi, en revenant pour 2 heures et en partant à 7 heures. Dans ce temps-là, avant 36, les femmes qui travaillaient s’en allaient à midi moins vingt pour faire leur dîner. »

Entretien, 2e partie, Chapitre XII, « Du côté de Beaucourt (2) », 1986, p. 239