BiographieJean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957 – il aurait donc eu 50 ans en 2007 – dans le pays de Montbéliard, en Franche-Comté et a passé toute sa jeunesse à Valentigney, une petite bourgade, fief des usines automobiles et des cycles Peugeot où ses parents travaillaient comme ouvriers ; il est aussi le rejeton d’une culture protestante. Au collège, une femme, professeur de français-latin, initie les élèves au théâtre : Lagarce, 13 ans, écrit pour la classe sa toute première pièce (perdue). À 18 ans, son baccalauréat en poche, il part vivre à Besançon, la grande ville de la région, s’inscrit à la faculté de philosophie et au conservatoire d’art dramatique de la ville. Bientôt, avec quelques élèves du conservatoire, il fonde une compagnie amateur, la Roulotte, nom qui rend hommage à Jean Vilar. Parallèlement, Jean-Luc travaille à un mémoire universitaire sur le thème « Théâtre et pouvoir en Occident ». Quelques années plus tard, il abandonne l’université, ses études (et un travail en cours sur le marquis de Sade) pour se consacrer entièrement au théâtre : sa compagnie devient professionnelle. La Roulotte est basée à Besançon, mais n’a pas de lieu propre excepté un bureau. Elle répète où elle peut et est hébergée le temps d’un spectacle dans les théâtres de la ville. Dès lors, Jean-Luc Lagarce va mener une double vie d’auteur et de metteur en scène. La compagnie de la Roulotte sera progressivement subventionnée par les collectivités locales, régionales et bientôt par le ministère de la Culture. En tant qu’auteur, Lagarce recevra l’appui de Théâtre Ouvert, un organisme subventionné basé à Paris qui vise à mieux faire connaître les auteurs de théâtre contemporain. Il obtiendra également plusieurs bourses du ministère de la Culture ; en outre, certains théâtres lui commanderont des pièces. Quand Jean-Luc Lagarce est mort (du sida) le 30 septembre 1995, c’était un metteur en scène connu mais un auteur encore méconnu. Aujourd’hui, c’est l’un des auteurs coqueluches des cours d’art dramatique, un auteur chéri des troupes amateurs et de plus en plus prisé par les meilleurs metteurs en scène, toutes générations
confondues. Il est traduit dans une quinzaine de langues. Les colloques, les études universitaires et les publications se multiplient. En 2008, l’une de ses pièces est créée salle Richelieu,
la grande scène de la Comédie-Française. |