Fonds Mark Tompkins - Cie I.D.A.

Pratique de la Composition en temps réel & Enseignement

Depuis 1979, Mark Tompkins mène une importante activité d’enseignement et de transmission autour du Contact Improvisation, de l’improvisation et de la Composition en temps réel qu’il intrique avec la création de dispositifs d’expérimentation, de performance et de réflexion.

En 1978, grâce à Harry Sheppard, il rencontre Steve Paxton, Lisa Nelson et le Contact Improvisation à la Ste Baume, lors un stage de deux semaines. C’est le coup de foudre pour lui et une dizaine de stagiaires. Rentrés à Paris, ils fondent l’Atelier Contact de Paris afin de pratiquer et promouvoir cette danse. Pendant cinq ans, Mark Tompkins est très actif dans l’organisation de stages et de performances de Contact Improvisation et d’autres formes de release techniques. À partir de 1979, il commence à enseigner le Contact à Paris et en France et devient l’un des précurseurs du Contact Improvisation en Europe. Il voyage, enseigne et performe avec Steve Paxton, Lisa Nelson, Kirstie Simson et beaucoup d’autres…

Dans les années 90, sa curiosité le conduit à explorer les relations entre danse et vidéo, danse et architecture, danse et lumière, danse et musique. Son centre d’intérêt se détourne petit à petit du Contact Improvisation (CI) vers la composition instantanée. Il organise des stages avec des danseurs et chorégraphes impliqués dans cette recherche : Julyen Hamilton, Frans Poelstra, David Zambrano, Alessandro Certini, Sasha Waltz et participe aux performances improvisées de Klick Clique – un groupe de danseurs et de musiciens - Frans Poelstra, Sasha Waltz, David Zambrano, Dietmar Deisner, Johannes Bauer, Tristan Honsinger, et rencontre des improvisateurs portugais Nuno Rebelo, Vera Mantero, Joao Fiadeiro.

En 1998, il organise ON THE EDGE, un festival d’improvisation à Paris. Cet événement d’envergure internationale est composé d’un stage intensif de trois semaines dirigé par Lisa Nelson, Steve Paxton et Simone Forti avec 50 participants, et de dix jours de performances avec Lisa, Steve et Simone et aussi Vera Mantero, Joao Fiadeiro, Nuno Rebelo, Marco Franco, Julyen Hamilton, Carme Renalias, David Zambrano, Frans Poelstra. Il sera suivi d’une tournée à Strasbourg et Marseille. 

En 2003, il propose EMBODY au Tanzquartier à Vienne, un festival de performance et laboratoire pluridisciplinaire autour et de la naissance, la construction et la détérioration d’images complexes avec Vera Mantero, Frans Poelstra, Milli Bitterli, Mara Mattuschka, Saskia Hölbling, Daniel Aschwanden, Barbara Kraus, Walter Lauterer, Pavel Braila, Miguel Pereira, Isabelle Ginot, Andrea B. Braidt, Claudia Bosse, Mihai Mihalcea, Robert Trappl, Mark Tompkins.

En 2011, il coordonne avec le musicien Miquel Bernat l’événement TERRY RILEY’S IN C, un projet sites spécifiques à la Fondation Serralves à Porto dirigé avec huit chorégraphes et performeurs : Sofia Dias, Elisabete Francisca, Vera Mantero, Laurent Pichaud, Frans Poelstra, Victor Roriz, Mariana Tengner, David Wampach ainsi que Miquel Bernat et vingt musiciens de son ensemble DRUMMING.

Depuis 2002, la compagnie I.D.A. propose des stages d'été à Arbecey, petit village de Haute-Saône dans la région de Franche-Comté, accueillant une vingtaine de stagiaires venus de France, d'Europe et d'ailleurs. Ces stages intensifs d'une dizaine de jours sont codirigés par Mark Tompkins et un artiste invité : Vera Mantero, Kirstie Simson, David Zambrano, Benoît Lachambre, Frans Poelstra, Alain Buffard, Yves-Noël Genod, Gilles Toutevoix, Maxime Dupuis, Meg Stuart, et parfois seul.

La spécificité de ces stages repose sur la pratique de l'improvisation et la Composition en temps réel, et une investigation autour de la (ré)présentation du corps. C'est aussi le désir que pendant le stage naisse un dialogue, où la complémentarité et la confrontation des enseignements puissent stimuler et questionner les stagiaires ainsi que les artistes eux-mêmes.

Il enseigne en France et à l’étranger. Son enseignement est lié à ses centres d’intérêts du moment : la question de la présence scénique ; le rapport entre l’intention et l’acte ; la relation entre l’acteur et le témoin ; la naissance et la construction d’images complexes ; la durée et la dégradation des formes.

Notes sur le CONTACT IMPROVISATION

« Le Contact Improvisation est à la fois une forme de danse, une technique et une pratique de mouvement initiée par Steve Paxton à partir de 1972 aux États-Unis, et ensuite développée par lui, mais aussi beaucoup d’autres personnes au cours des décennies suivantes. Aujourd’hui, cette danse « démocratique » (sans « copyright », elle appartient à ceux qui la pratiquent) est enseignée et pratiquée dans le monde entier.

Le Contact Improvisation est un dialogue, un corps à corps improvisé entre deux partenaires, qui s’engagent dans un jeu d’exploration du poids en relation avec les forces de la gravité, de l’inertie et de l’élan. Il peut évoluer aussi bien en micromouvements, très lents et épidermiques, ou au contraire être très dynamique, avec des voltiges et des chutes spectaculaires.

Comme son nom l'indique, il est question du toucher - mais pas seulement, c’est une danse de tous les sens - et d’improviser - inventer des stratégies nouvelles et apprendre à s’abandonner à l’instant afin de « survivre » à l’activité constante de désorientation et de désaxement.

Le développement du Contact Improvisation a engendré en 1975 une revue, Contact Quarterly, a vehicle for moving ideas, www.contactquarterly.com qui publie des articles, des essais et des entretiens sur le Contact Improvisation, les pratiques bodymind et la danse contemporaine. »

Notes sur la COMPOSITION EN TEMPS RÉEL - Mark Tompkins

« Lorsqu’il improvise, le performeur travaille simultanément sur plusieurs niveaux de perception. Ainsi, il écoute, regarde, ressent, agit et réagit selon ses perceptions et celles de ses partenaires dans un espace-temps donné. L’art de la composition en temps réel réside dans ses capacités à rester ouvert aux richesses des pulsions internes et externes. Mais aussi, à recevoir, traiter et proposer de la matière en un flux de feedback ininterrompu. Comment éviter la surcharge d’informations, comment rester activement attentif, comment faire « rien » et pourtant agir ?

Nous abordons ces questions par une série de jeux d’improvisation et de partitions simples, qui aiguisent les sensations et les perceptions : le toucher, la vision, l’écoute. Nous explorons les notions du shift (changement rapide), du laisser-faire, du temps simultané, du choix intuitif ou volontaire et du jeu entre le performeur-témoin-spectateur afin de développer la concentration intérieure et extérieure. Nous prenons le temps d’analyser les compositions.

Notes sur AUDIBLE MOVEMENT, VISIBLE SOUND avec Nuno Rebelo ou Maxime Dupuis

« La pratique de la Composition en temps réel est fondamentalement la même pour les danseurs et les musiciens. La différence la plus importante réside dans l’utilisation du corps – l’instrument principal dans les deux cas – et la motivation d’agir. Pour un danseur, le corps est l’instrument et sa motivation est de créer du mouvement, d’être vu. Pour un musicien, le corps dans sa relation avec un objet est l’instrument et sa motivation est de créer du son, d’être entendu.

La collaboration de Mark Tompkins avec les musiciens Nuno Rebelo depuis 1994 et Maxime Dupuis depuis 2012, est fondée sur l’investigation des similitudes et des différences entre leurs points de vue respectifs, comprenant et accentuant les zones grises de mix et de contamination. Du son pour les yeux, du mouvement pour les oreilles. »

Notes sur VIDEODANSE - EXERCER LES IMAGES - LE PLAN SEQUENCE ET LA DANSE
Mark Tompkins & Gilles Toutevoix

« Si cadrer c’est composer, comment composons-nous le monde dans lequel nous vivons ? Comment capter et traduire la sensation et l’émotion d’un corps en mouvement en image ? D’abord, à travers des structures d'improvisation simples, avec du matériel vidéo léger, nous explorons la perception visuelle, et notamment la relation entre l'œil humain et l'œil de la caméra. Ensuite, nous travaillons sur des plans séquences, proches de la performance, où tous les éléments (image, son, lumière, action) doivent être maîtrisés lors de la prise de vue. Puis, en petite équipe, chacun(e) dirige un projet, réalise une vidéo, et participe aux projets des autres. Tout le monde filme, tout le monde danse. »


Site de la Cie I.D.A., http://idamarktompkins.com