A la création, Ingeborg Liptay danse ce solo durant 6 semaines dans son studio montpelliérain, devant un public très restreint. Exceptionnellement, la pièce a été dansée sans la dernière partie

"Il s'agit d'un voyage, il s'agit d'une traversée, il s'agit d'un passage. Percer d'abord l'opacité qui nous engourdit, nous emmure dans son épaisseur, nous occulte à nous-mêmes – inconscients de notre propre centre, de notre propre cœur – l'horizon s'ouvre à l'étranger, cet autre qui est en nous : conscience en éveil – à l'écoute – en quête ou en tourment – Wanderer – homme aux semelles de vent. Ses pas jamais ne s'arrêtent. Ses yeux jamais ne se ferment. Tendu vers l'invisible, il parcourt l'espace. L'inconnu le happe – l'entraîne. Chute vertigineuse et qui semble ne finir jamais. Le temps est aboli. Lui, plonge. Mêlée ardente, charnelle intense, totale. Il fait corps avec le monde. Avec ce monde devenu ouvert et qui maintenant se révèle comme la part la plus intime, la plus profonde, la plus évidente de son être. Pénétrant l'impénétrable. Accédant à l'inaccessible. Touchant cette réalité de l'au-delà du nommable, le langage poétique – danse ou écriture – est devenu principe de voyance par lequel le mystère s'accomplit dans la traversée ultime de la 'roche d'éternité'".
Françoise Wyatt