Au même programme de la soirée intitulée « Piano Piano » : Four four walls, création de Petter Jacobsson et Thomas Caley.

« Faire une pièce pour le CCN - Ballet de Lorraine c’est d’abord avoir la chance de travailler avec une troupe de danseurs rompus à toutes sorte de techniques, Cunningham, Limon, Graham, Brown, sans parler de la technique classique qui est leur quotidien. C’est tout à la fois passionnant et un peu effrayant. Il y a dix ans j’aurais tout fait pour tenter de les emmener « ailleurs », loin de leur savoir-faire, aujourd’hui j’ai juste envie de le mettre en jeu sans pré-supposé esthétique. User et abuser des corps affutés, des jambes acérées, des pirouettes et grands jetés désordonnés. Nous avons besoin du soulèvement de la jeunesse, c’est le sens de l’énergie que je voudrais déployer ici, en écho à la formidable vitalité qui traverse la musique du compositeur afro-américain Julius Eastman, et dans l’écart qu’il ouvre lui même entre musique savante et influence populaire. Figure injustement oubliée du minimalisme américain, la musique d’Eastman transcende et inclut sa tragique biographie. Elle n'a finalement de minimal que ses procédés d’écritures, pour le reste elle apparaît surtout chargée d’une énergie rock en phase avec les engagements politiques du compositeur en tant que musicien noir et gay, en phase aussi avec son époque, cette génération qui rêvait de marier les idéologies collectives à la libération individuelle. »
O.G.