La danse. Nous ne saurons jamais toute la vérité sur les événements de 1518. Le mystère, heureusement, reste intact. Cela nous permet d’éviter le piège d’une reconstitution impossible, et nous laisse libres d’expérimenter une danse collective d’aujourd’hui. Cette performance est construite à partir des pratiques de la danse contemporaine. 70 danseurs amateurs se sont retrouvés quatre week-ends d’affilée pour préparer l’événement sous la direction de Mark Tompkins, assisté de la Cie dégadézo et du CIRA. Les structures, très simples et répétitives, libèrent les jeux de l’improvisation. La durée (2 heures) de la performance et l’endurance qu’elle exige, le passage du jour à la nuit et les imprévus de la météo sont des éléments essentiels. Mais le plus important, c’est la conscience individuelle et collective des corps et des esprits. L’exaltation, le dépassement et l’abandon de nos sens et de nos imaginaires pour tisser des liens complices avec les spectateurs-témoins. Quant à la musique. En 1518, les danseurs ont dansé sans musique. Celle-ci était d’ailleurs déconseillée et les sons aigus et percussifs étaient bannis. Seuls étaient tolérés les instruments à cordes. De là à utiliser des guitares électriques… Philippe Poirier et Rodolphe Burger ont préparé des séquences musicales à partir de samples électroniques qu’ils mixent aux énergies croisées de leurs guitares (expressément la commande de Mark Tompkins). Ce est ni une rave techno ni une danse du Moyen Âge, mais une composition qui s’improvisera selon l’évolution de l’ensemble, donnant la mesure ou au contraire échappant à toute contrainte rythmique.