Le Masque dans la Ville à Nancy en mars 1982 : un événement urbain organisé par le scénographe Ricardo Basualdo, pour célébrer l’équinoxe de printemps, avec une heure d’actions artistiques simultanées sur la place Stanislas, recouverte d’une géante toile d’araignée par le plasticien Donato Sartori, avec la participation des musiciens d’Urban Sax, du cinéaste Jean-Louis Gonnet qui projetait, en grand sur une façade, Filming Muybridge (1981), film expérimental de 26 minutes inspiré du travail photographique du corps en mouvement d’Eadweard Muybridge et des Productions Lima Dreem. Lila Greene et Mark Tompkins mettaient en scène une trentaine de danseurs dans les fenêtres de la place Stanislas qui, entre autres gestes improbables, descendaient aussi en marchant à l’horizontale les façades du Théâtre et du Musée.
« De chaque fenêtre du premier étage, les mouvements des danseurs étaient en rapport avec le film sur Muybridge, projeté en grand sur une façade. Ma passion pour Muybridge était née. Sartori avait suspendu une énorme toile d’araignée blanche au-dessus de la place qui devait être soulevée par une montgolfière puis lâchée sur la foule. Le vent n’était pas du bon côté, la montgolfière n’arrivait pas à décoller mais, à la fin, la toile a été lâchée. »
M.T. 2017
Comme l’écrit Donato Sartori à propos de ce projet dans un entretien, il s’agissait d’« une prise de l’espace de manière empirique, un hold-up poétique, convoquer une foule pacifique, confronter les habitants à leur propre ville, s’ancrer dans la mémoire collective ».