Fonds Mark Tompkins - Cie I.D.A.

Biographie Mark Tompkins

Danseur, acteur, chanteur, chorégraphe, metteur en scène, compositeur et pédagogue américain, Mark Tompkins vit en France depuis 1973. Il crée des solos, naked traces (1976), each one's own (1978),  empty holes (1983), et collabore avec les chorégraphes Harry Sheppard, Lila Greene, Elsa Wolliaston, Hideyuki Yano, Steve Paxton et Lisa Nelson. Instigateur en 1977 de la série Les Gens Qui Habitent Dans Les Maisons de Verre et co-fondateur du Théâtre Autarcique (1979-1980), il propose des mises en scène simultanées dans des lieux d'habitation abandonnés.

En 1979, il s'associe avec Lila Greene dans les Productions Lima Dreem. Ils explorent les thèmes du double et les dualités des rôles masculins et féminins :  Louche Mouche (1979), Double Sens / Daily Yours (1979), Décollage (1980) avec Harry Sheppard, Sweet Dreems (1981), À Voile et à Vapeur (1982), La Séparation de biens (1982), Humphrey, Humphrey (1983). Il est également co-fondateur de l'Atelier Contact de Paris (1978) qui propose des stages et des performances de Contact Improvisation à Paris et en France.

En 1983, il fonde sa compagnie I.D.A. - International Dreems Associated. Au fil du temps, sa manière unique de fabriquer des objets performatifs non identifiés est devenue sa signature. Solos, pièces de groupe, concerts et spectacles mêlant la danse, la musique, le chant, le texte, la vidéo, sont les étapes de ce parcours initié dans les années 1970 et poursuivi avec la complicité du scénographe et costumier Jean-Louis Badet depuis 1988. Parallèlement à ses activités de directeur artistique, il mène une recherche sur l'improvisation et la Composition en temps réel à travers son enseignement et des performances avec d'autres danseurs, musiciens, éclairagistes et vidéastes.

En 1983, il crée Palais Dupert, la première pièce de groupe qu’il dirige seul. Lauréat du Concours Chorégraphique de Bagnolet en 1984 avec Trahisons, prémisse du triptyque Trahisons - The Romance and Realities of Animal Locomotion - Men, Women, Humen (1985-87), présenté dans son intégralité au Festival Montpellier Danse en 1987. En 1988, il crée NOUVELLES d'après le roman IDA de Gertrude Stein au Festival d'Avignon 1988.

LA PLAQUE TOURNANTE (1988-92) est un projet pluridisciplinaire de Mark Tompkins et Jean-Louis Badet, qui célèbre la naissance de l'Europe des douze. Une série de spectacles site spécifique créés dans dix villes européennes - Montbéliard, Besançon, Groningue, Arles, Marseille, Copenhague, Berlin, Strasbourg, Girona, Mons -, points de convergence entre la danse, la musique, la vidéo et la lumière. Chaque étape aboutit à la création d'un spectacle, fruit de rencontres entre les artistes de la compagnie - les danseurs chorégraphes Sasha Waltz, Frans Poelstra, Julyen Hamilton, Thomas Lehmen, Bo Madvig, Kitt Johnson, Gonnie Heggen, Willi Dorner, Isnelle da Silveira…, les musiciens du groupe danois Cyklon Anti Cyclon, Per Tuno et Thomas Ortved, rejoints par Tom Martens et Micha Schillings, l'éclairagiste Alain de Cheveigné, le photographe Per Morten Abrahamsen -, et des artistes, techniciens et vidéastes locaux. Ce projet a aussi donné lieu à la réalisation de nombreux films vidéo de Luc Riolon et Mark Tompkins ainsi que d’autres vidéastes : Per Morten Abrahamsen, Hartmut Jahn, Lutz Gregor, Jordi Teixido, Mariana Bouhsira, Jean-Marc Balois…

Revenant à l'espace théâtral traditionnel, il crée HOME le meilleur des mondes (1993), un vaudeville pour quatre performeurs, CHANNELS (1994), une fantaisie urbaine pour sept danseurs et trois musiciens, et GRAVITY (1996), un reality show pour cinq performeurs et de la vidéo.

Il crée et interprète quatre solos dédiés aux légendes de la danse du 20e siècle, réunis en 1998 sous le titre HOMMAGES LA VALSE DE VASLAV (1989) pour Nijinski ; WITNESS (1992) pour son mentor Harry Sheppard ; UNDER MY SKIN (1996) pour Joséphine Baker ; ICONS (1998) pour Valeska Gert.

Ailleurs, il chorégraphie Haute Trahison (1986) pour le Jeune Ballet de France et La Ultima Vez (1993) pour la Cie de l'Institut Supérieur de Danse de Caracas. Il crée des solos pour Pauline Daniels, Blind Sight (1989) et Jean Guizerix, Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font (1994). Il crée Oui (1998), d'après le monologue de Molly Bloom dans Ulysse de James Joyce, avec la danseuse Kristie Lehuédé et le comédien Frédéric Leidgens pour Le Vif du Sujet au Festival d'Avignon, et chorégraphie Fandango en 2002, sur une musique originale de Nuno Rebelo pour le Junior Ballet CNSMD de Paris, repris en 2003.

En résidence à Strasbourg de 1998 à 2000 avec huit interprètes, il crée La vie rêvée d'Aimé (1999), une comédie musicale sur l'aventure adolescente pour jeune public, et remiXamor (2000), une fresque sur le corps et ses désirs. Pendant deux ans, la compagnie propose des cours et stages réguliers, des soirées d'improvisation et de performance ouvertes à tous. Ils organisent des événements à l'échelle de la ville, L'HEURE C'EST L'HEURE, un marathon dansé de 12h qui traverse la ville de Nord au Sud avec plus de 200 participants ; S'Gilt, un rendez-vous annuel de performances à Pôle Sud ; Atout Hasard pour la Fête de la Musique.

De 2001 à 2008, il est artiste associé au Théâtre de la Cité internationale à Paris. Il réalise le projet site spécifique EN CHANTIER 2001-2004, qui accompagne les travaux de réhabilitation du théâtre et qui reflète toute sa recherche autour de la Composition en temps réel. Pendant plus de trois ans, l'équipe - Alexandre Théry et Mark Tompkins (danse), Nuno Rebelo et Marco Franco (musique), Pierre Froment et Gilles Toutevoix (vidéo) et Alain de Cheveigné (lumière) - investit le chantier en présentant plus de 80 performances improvisées. Un DVD interactif, édité en 2005, avec plus de trois heures de films, de documents et de captations de performances, témoigne de cette aventure extraordinaire.

En parallèle, il présente HOMMAGES en 2002, crée SONG AND DANCE en 2003, un solo sur le dévoilement de l'artiste dans le no man’s land de l’après-spectacle. En 2005, il crée une pièce de groupe, ANIMAL Mâle, une interrogation sur le combat, la survie, la domination et le pouvoir, suivie d'une version féminine, ANIMAL Femelle en 2007. Il crée aussi SEPT VOILES en 2005, un solo inspiré de Salomé d’Oscar Wilde, aux Subsistances à Lyon pour le projet Têtes Coupées.

Depuis 1994, il collabore entre performances improvisées et spectacles écrits avec le musicien compositeur portugais Nuno Rebelo. En 2005, à Lisbonne, ils forment un groupe de rock, Mark Lewis and the Standards, avec deux autres « dinosaures » du rock portugais, Alexandre Cortez et Vitor Rua. Ils sortent un album et font des tournées internationales. En 2006, il crée LOST&FOUND, un concert plus intime avec Nuno Rebelo, et en 2007, kings&queens, un solo karaoké plus théâtral.

En 2008, pour célébrer les 25 ans de la compagnie I.D.A., Mark Tompkins réincarne un solo de 1983, empty holes - la vie l'amour et la mort de John et Doris Dreem, et crée LULU, une opérette de circonstance, sur une musique originale de Nuno Rebelo et Mark Tompkins.

Il reçoit le Prix Chorégraphie de la SACD pour l'ensemble de son œuvre.

De 2010 à 2013, il crée une Trilogie américaine, inspirée par l'histoire du théâtre américain de 1830 à nos jours. Ces spectacles, conçus comme des divertissements, contiennent aussi une critique sociale acerbe. Ni reconstructions, ni revivals, ils s'appuient sur les formes théâtrales d'antan pour pointer les problèmes d'aujourd'hui. BLACK'N'BLUES un minstrel show (2010) enjoué, aborde les questions de la ségrégation et du racisme. OPENING NIGHT un vaudeville (2012), explore la complicité et la rivalité entre un vieux showman et son jeune acolyte à travers les thèmes de la transmission, du vieillissement et de la mort. SHOWTIME une comédie musicale (2013) contemporaine qui traite des troubles du genre et de l'identité sur une musique originale de Mathieu Grenier et Mark Tompkins.

Pendant cette période, il réalise aussi une comédie musicale, PUTTIN' ON A SHOW (2010), avec les élèves de la formation ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier et au Festival Uzès Danse, en collaboration avec Gilles Toutevoix, Frans Poelstra, Robert Steijn, Éric Scialo, Philippe Laboual. Il crée aussi trois duos : EVERYBODY (2012) un concert performance avec la compositrice et contrebassiste Sarah Murcia, STARDUST (2012) un duo déjanté, queer et improvisé avec le chorégraphe américain Jeremy Wade, et A POWER BALLAD (2013), l'histoire de deux sœurs, Desert Storm et Lorraine Starr, vivant dans la pauvreté et la déchéance et voulant réussir leur rêve d’un comeback dans le showbiz, avec la chorégraphe portugaise Mariana Tengner Barros.

En 2014, il crée VETER NOROSTI (Un Vent de Folie) pour le Mladinsko Theatre à Ljubljana en Slovénie, une tragi-comédie avec quatre comédiens, une diva et un chanteur aveugle, qui explore les cycles du renouveau, de la transformation, et du déclin en mélangeant des éléments radicalement hétérogènes : le kurent slovène (homme sauvage) ; Le Théâtre et la peste d’Antonin Artaud ; la tragédie d’inceste de John Ford, Dommage qu’elle soit putain ; une parodie burlesque de Mae West ; des chansons folkloriques et des chants des Partisans slovènes et des standards slovènes et américains.

En 2015, LE PRINTEMPS initiait un nouveau cycle avec un spectacle plus abstrait autour de l’errance, de l’exil et de l’émancipation. Anna Gaïotti, Ananda Montange et Silvia di Renzio se dé/voilent au cœur d’un Orient fantasmé et Kamilya Jubran, compositrice et musicienne palestinienne, joue de l’oud et chante des poètes arabes contemporains. C’est une pièce chorale évoquant l’affranchissement des contraintes sociales ou morales. Comment se défaire des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité ? Et si l’émancipation est réalisable, sera-t-elle à la hauteur de nos attentes et de nos espérances ?

En 2017, BAMBI un drame familial, prolonge cette recherche sur l’ambivalence en explorant les notions du double, de gémellité et du rapport enfant/adulte, sur des textes d’Olivia Rosenthal extraits de ses œuvres : Dans le temps (1999), Que font les rennes après Noël ? (2011) et Mécanismes de survie en milieu hostile (2014). Ce spectacle existe en version tout public et jeune public.

Mark Tompkins accompagne d'autres artistes en tant que regard extérieur : She's Mine (2008) de Marta Izquierdo Muñoz, Adishatz/Adieu (2009) de Jonathan Capdevielle, Sacre et Tour de David Wampach, The Trap (2011) de Mariana Tengner Barros. Il accompagne le collectif FIRE ! dans leur projet de performances improvisées danse et musique depuis 2013.

Depuis 1979, Mark Tompkins mène, en France comme à l’étranger, une importante activité d’enseignement et de transmission autour du Contact Improvisation, de l’improvisation et de la Composition en temps réel qu’il intrique avec la création de dispositifs d’expérimentation, de performance et de réflexion. Conçus comme des festivals laboratoire, il organise, en 1998, ON THE EDGE a festival of improvisation à Paris, Strasbourg et Marseille, festival international de performances, workshops et conférences avec Lisa Nelson, Steve Paxton et Simone Forti, Vera Mantero, Joao Fiadeiro, Nuno Rebelo, Marco Franco, Julyen Hamilton, Carme Renalias, David Zambrano et Frans Poelstra ; EMBODY au TanzQuartier à Vienne en 2003 en collaboration avec Martina Hochmuth, avec 16 participants ; TERRY RILEY’S IN C avec le musicien Miquel Bernat à la Fondation Serralves à Porto en 2011.

Il collabore avec le vidéaste Gilles Toutevoix depuis 2003, réalisant des fictions, des documentaires et des captations de spectacles de la compagnie. Ils enseignent des stages de vidéodanse ensemble. Ainsi, Le Plan Séquence et la Danse ou Exercer les images ont été initiés en 2007 au CDC de Toulouse et se sont poursuivis jusqu'en 2010 au CCN de Montpellier dans le cadre de la formation ex.e.r.ce, en passant par le studio à Arbecey, le CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy en 2008 et le CND à Pantin en 2009.

Il est parfois interprète pour d'autres artistes : Journal d'Inquiétude (2007) de Thierry Bae ; récitant chanteur dans mon amour (2008) de Christian Rizzo ; lecteur dans Conférence sur rien (2011) de Joanne Leighton ; chanteur/danseur dans NEVER MIND THE FUTURE (2015) concert de Sarah Murcia d'après les Sex Pistols avec Gilles Coronado, Franck Vaillant, Oliver Py et Benoît Delbecq.


Site de la Cie I.D.A., http://idamarktompkins.com